La Fourmi rouge, d’Emilie Chazerand. Editions Sarbacane, collection Exprim’.
Vania Strudel a 15 ans, un œil qui part en vrille et une vie qui prend à peu près la même direction.
Et ce, à cause de :
– Sa mère, qui est morte quand elle avait huit ans.
– Son père, un taxidermiste farfelu.
– Pierre-Rachid, son pote de toujours, qui risque de ne plus le rester…
– Son ennemie jurée, Charlotte Kramer, la star du lycée.
– Sa rentrée en Seconde, proprement catastrophique.
Pour Vania, c’est clair : l’existence est une succession de vacheries, et elle est condamnée à n’être personne. Une fourmi parmi d’autres. Mais un soir, elle reçoit un mail anonyme, qui lui explique en détail que non, elle n’est pas une banale fourmi noire sans aspérités. Elle serait même plutôt du genre vive, colorée, piquante ! Du genre fourmi rouge…
Dans La Fourmi rouge, tout est d’apparence banale. Le pitch de départ, centré sur la vie compliquée d’une ado de 15 ans ; cette même ado, Vania Strudel, qui déteste son nom et sa vie en général ; et l’intrigue, qui semble d’abord clichée au possible. Tout est d’apparence banale, donc. Mais là où la collection Exprim’ intervient, c’est que, bien sûr, ce livre n’est pas banal. Comme tous les autres livres de cette collection, il est même particulièrement original, doté d’un petit quelque chose indéfinissable qui change tout.
Voilà pourquoi j’ai aimé ce livre. Passé le scepticisme initial, je me suis retrouvée à adorer ce livre. D’abord, il y a Vania, qui n’a absolument rien de banal, ce que l’on découvre au fil des pages, en s’attachant de plus en plus à elle. Ensuite, il y a tous les autres personnages qui gravitent autour d’elle, tout aussi originaux et passionnants. Et enfin, il y a l’intrigue. Une intrigue ? Non, plutôt une vie. Emilie Chazerand nous raconte la vie de Vania de façon réaliste et passionnante. Et le plus de ce livre, c’est qu’on y croit ! Les personnages sont si vivants qu’on a l’impression de les rencontrer vraiment.
Quant à Vania, qui fait tout l’intérêt du livre, je me suis très facilement identifiée à elle. On a tous déjà été à sa place : on est déjà rentré en Seconde, on s’est déjà ridiculisé, on s’est parfois trouvé moche ou sans intérêt. Et voilà ce qui fait la force de ce livre, et la force du message qu’il transmet. C’est un enseignement qui m’a atteinte de plein coeur, en même temps qu’il a atteint Vania. C’est un message vrai, incroyablement juste. A travers ce roman d’apparence léger et sympathique, l’auteure fournit une leçon de vie qui est particulièrement convaincante.
Un très beau roman que je suis heureuse d’avoir pu découvrir. Un grand merci aux éditions Sarbacane !