Un combat contre la maladie

nos vies à troisNotre vie à trois, de Colline Hoarau. Éditions Dédicaces, 104 pages.

Pour commencer, merci à l’auteur, Colline Hoarau, pour l’envoi de son livre !

Ce court roman porte sur un sujet dur, du moins peu facile à aborder et à traiter : la maladie de Parkinson. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai eu envie de le lire, parce que j’aime beaucoup lire des livres aux sujets « vrais », qui pourraient nous arriver à tous à chaque instant. Découvrir comment chacun voit cette maladie.

Quelque chose que j’ai beaucoup aimé, c’est le fait de le traiter avec… justesse ? Je ne suis pas une spécialiste médicale là dessus, mais je connais un peu, assez pour être agacée d’entendre les gens parler de cette maladie comme juste des « tremblements ». Et la maladie n’est pas abordée comme ça dans ce roman, le livre aurait été d’ailleurs mauvais et sans intérêt s’il n’exploitait que ces « préjugés », et c’est donc un point positif presque « nécessaire » à l’intérêt du roman.

L’histoire traitée avec justesse ne comporte pas moins de défauts. Peut-on parler d’histoire ? Ce sont plus des brides de vies, des moments pour décrire la maladie, l’expliquer, la voir sous tous les angles.
D’un côté, ce n’est pas désagréable. Il n’y a pas vraiment de chronologie, juste une vie contée à partir de ce moment où le héros est tombé malade…
Pourtant, ces brides sont parfois déroutantes. Sans liens, juste comme ça, ce n’est pas forcément agréable.

Le manque d’intrigue est aussi un point qui m’a dérangé. Parce que, pour moi, la maladie est un parcours différent pour chacun. Et là, j’ai trouvé le sujet un peu « généralisé », pas personnel, qui manquait d’histoire. Oui, les personnages ont une personnalité, mais… ça manque de « vie ». On connait les chutes de la maladie, les contraintes, mais toutes générales. J’aurais aimé voir plus de sentiments, d’expressions, d’avis personnels, de goûts particuliers pour les personnages principaux, de moments dans leur vie, plus banals, alors que là chacun se consacrait à une axe de la maladie.

Alors, oui, quand même, ce livre est touchant. Il nous montre la face inconnue et pourtant évidente de la maladie; les problèmes de tous les jours, pour faire des actions simples, comment une vie est chamboulée à cause d’une maladie, les pensées d’un malade. On se met plutôt bien à la place du personnage.

Cela le manque d’intrigue rejoint une autre facette du roman que je n’ai pas apprécié: l’aspect « étalage de ce qu’est la maladie », je m’explique.
Par « étalage de ce qu’est la maladie », j’entends avoir eu le sentiment que la volonté était plus de faire connaitre la maladie que de raconter une histoire. Ce qui est, pour un roman, un peu dérangeant. J’avais envie de me plonger dans une intrigue, suivre des personnages.

D’ailleurs, ces personnages, parlons en. Globalement, je les ai appréciés. Mais… Je n’ai pas bien réussi à voir le lien entre eux. Le point commun général est évident, bien sur, mais leur relation n’est pas tellement creusée que ça, un peu survolée. Ils sont assez vite cernés, également, sans trop de surprises.
En revanche, bien qu’ils soirent vite « devinés », ils sont dévoilée petit à petit, à travers les moments de leur vie, et c’est agréable de les avoir décrit dans une continuité.

Plus précisément, je crois qu’à certains moments du roman, comme ça, l’auteure a changé de narrateur, d’un paragraphe à un autre. (ou alors je n’ai vraiment rien compris) C’est déroutant, de ne pas comprendre pourquoi entre ces paragraphes il n’y a pas vraiment de lien, mais pourquoi entre d’autres, cela reste le même point de vue ? …

Bon, si on lit ma chronique ainsi, on peut croire que je n’ai vraiment pas aimé ce roman de Colline Hoarau, Nos vies à trois. Mais il est pourtant resté une agréable lecture, qui manquait de liaisons, d’histoire, certes, mais je ne me suis pas ennuyée ou quoi que ce soit en le lisant. Loin du coup de cœur, cela reste une jolie lecture !

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6 réflexions sur “Un combat contre la maladie

    • Cela dépend ; pour les maisons d’édition, généralement nous leur demandons si elles accepteraient un partenariat et ensuite on peut demander les livres de leur catalogue pour pouvoir ensuite les chroniquer. Les auteurs, ce sont eux qui nous contacte directement en général.

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