Tout un monde dans la tête

Inside Out

Inside Out (VF : Vice-Versa) de Pete Doctor, 2015, produit par Pixar, 1h42

Allez hop, une petite chronique ciné pour se mettre en forme ! Aujourd’hui, au programme : du Pixar, de la crise d’adolescence, beaucoup d’imagination et surtout, un chef d’œuvre ! Vous l’aurez compris, je vous parle d’Inside Out (Vice-Versa en Français, mais le titre anglais est tellement mieux ^^), le nouveau (nouveau, nouveau… Plus vraiment. J’ai bien trop fait traîner cette chronique, désolée) film de Pete Docter. On s’attendait à une belle réussite de sa part (c’est le réalisateur des meilleurs films Pixar, Les Indestructibles, Monstres & co, Là-Haut…), mais il a fait mieux : il nous a livré une petite merveille.

Ce film d’animation vous fait rentrer dans la tête de Riley, 11 ans, venant de déménager dans une ville qu’elle ne connaît pas. Dans sa tête, comme dans celle de tous les êtres vivants, vit tout un petit monde. D’abord, le centre de contrôle, avec aux manettes cinq charmants bonhommes : Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût. Ils commandent ses actions, ses idées, ses émotions, tout ça. Mais quand Riley arrive à San Francisco, c’est la panique : Tristesse modifie accidentellement un souvenir très important, ce qui entraîne l’aspiration de Joie et Tristesse dans une autre partie du cerveau –rien que ça. À partir de là, on suit trois histoires parallèles : Riley qui essaye de se débrouiller avec sa nouvelle vie ; Colère, Peur et Dégoût qui tentent de la gérer sans Joie (qui était, jusque là, le moteur essentiel) ; et surtout Tristesse et Joie perdues dans la « mémoire interne », qui essayent désespérément de revenir au centre de contrôle.

Passons à la critique… Beaucoup, beaucoup de choses à dire. Déjà, on part sur une idée de génie : et si dans notre tête, ça n’était pas un cerveau mais un monde coloré et habité ? Quand j’étais gamine, ça me faisait rêver, alors voir ça à l’écran maintenant, ça me donne l’impression d’un retour en enfance. J’aurais adoré ce film petite, je dois avouer que je regrette un peu qu’il n’ait pas existé quand j’avais six ou sept ans, mais même à quinze ans il me fait l’effet d’une bulle de bonne humeur ! Et il y a touuuut un tas de petites blagues que je n’aurais jamais saisi à cet âge. Donc vraiment : que vous ayez cinq, quinze ou trente ans, ruez-vous sur ce film, l’âge est loin de changer quelque chose.
En plus, il a été pensé par Pete Doctor parce qu’il se demandait ce qu’il se passait dans la tête de sa fille en pleine crise d’adolescence. Le film a donc la prétention d’expliquer les bouleversements de l’adolescence (fin là c’est plus la pré-adolescence du coup), et je trouve que la proposition du film se tient plutôt bien : et si le problème de l’adolescence, c’est que la joie ET la tristesse soient un peu trop absentes ? J’aime bien cette explication à l’attitude maussade et imprévisible des ados (ouais, c’est cliché, mais un peu vrai quand même ?) parce qu’elle n’exclut pas seulement la joie mais aussi la tristesse, comme si on était vide des deux émotions les plus importante (pour ne laisser place qu’à la colère, la peur et le dégoût). Je trouve ça, sinon absolument vrai, très bien pensé.Inside Out 2

La deuxième grande réussite d’Inside Out, c’est les personnages. Déjà, Riley est une petite fille adorable et somme toute assez attachante, et ses parents sont pas mal aussi, même si un peu clichés et pas très creusés. Mais le mieux, ce sont les émotions. Ils sont tout le temps dans l’excès (évidemment, puisqu’ils n’ont qu’un seul trait de caractère chacun) et ils sont terriblement drôles. Entre Peur qui hurle à chaque instant, Dégoût (c’est ma préféréééée) qui regarde tout avec une moue méprisante et Colère qui tape du poing un peu tout le temps, sans oublier Tristesse qui se traîne en sanglotant et une Joie débordante d’énergie, l’équipe est à mourir de rire. Franchement, j’applaudis la performance de leurs voix respectives, parce qu’ils sont très expressifs ! (et aussi des animateurs, mais j’y reviendrai plus tard)
Et puis il y a tous les personnages secondaires : Bing Bong l’ami imaginaire déjanté qui vous fait fondre, la licorne magique du Studio des Rêves, les ordonnateurs de mémoire, le petit-ami de rêve de Riley… La galerie de personnages de ce film est diversifiée, ne tombe quasiment jamais dans le cliché, est très inventive et souvent très drôle.

Pour couronner le tout, l’univers mis en place est magnifique. Un monde totalement imaginaire donc, les graphistes ont dû tout inventer, et c’est vraiment réussi –visuellement comme dans le principe. C’était pourtant un défi important : imaginer ce qui se passe dans la tête d’une petite fille sous la forme de salles de commandes et de grands espaces, ce n’est pas forcément facile, mais le travail réalisé est admirable. Je ne veux pas trop vous spoiler parce que découvrir tout ce petit monde vaut bien un brownie au caramel (et ça veut dire beaucoup), mais sachez que Pixar a encore fait la preuve de son inventivité débordante : Studios des rêves, Labyrinthe de la mémoire interne, Îles de personnalité… Et le tout est très beau visuellement parlant, une explosion de couleurs et de formes, de couleurs et de textures, de couleurs et de petits détails. Mais surtout de couleurs. Sérieusement, ça donne l’impression d’entrer dans un rêve de petite fille, c’est génial ^^

Inside Out 3Avec tout cela, il y a un millier de petits trucs, de réflexions sur l’esprit humain et de jeux de mots, et sérieusement, si vous ne sortez pas avec un sourire émerveillé de la séance, c’est que vous êtes faits en pierre. Bing Bong qui mélange les caisses « faits » et « opinions », le processus d’absurdisation (non, ce mot n’existe pas) des idées, la chanson débile qui revient en tête tout le temps, le filtre de distorsion de la réalité dans les rêves… C’est super bien pensé, je ne me souviens pas de tout mais à chaque nouveau visionnage il y a des détails à trouver (d’ailleurs, c’est vrai pour la plupart des Pixar, et c’est une des principales raisons de mon amour pour ce studio). Et puis à la fin, pendant le générique, les petites scènes dans la tête d’autres personnages sont hilarantes (enfin, j’ai l’explication au comportement de mon chat à moitié fou !)

En fait… Bah tous les éléments d’un film parfait sont là : scénario génial, personnages merveilleux, décors splendides, animation réussie, rythme agréable, fous rires et crises de larme, univers original, détails partout, BO acceptable, histoire en apparence légère mais profondément émouvante et sérieuse… Bon, il y a quand même un truc que je déplore, c’est la fin. Pas la fin-fin avec Riley et ses parents, mais la fin de « comment Joie et Tristesse reviennent aux quartiers généraux » : un peu trop facile, pas réaliste et ça tombe comme un cheveux sur la soupe… C’est vraiment dommage parce que c’est le seul point noir que je trouve au film. Il faut avouer que je déteste les fins par-dessus la jambe donc j’ai tendance à être un peu sévère… Mais quand même, là, ça a l’air d’avoir été fait en deux secondes et en toute urgence.

En conclusion, Inside Out va vous faire passer par toutes les émotions possibles (et pas que les cinq principales ^^). Entre les éclats de rire, les « Aaaaawwwww » d’attendrissement, les sourires émerveillés et les larmes (la fin, mon dieu, la fin *-* (nan mais. En vrai. J’ai VRAIMENT pleuré))… C’est un immanquable, un indispensable, une merveille, un chef d’œuvre, et vraiment pas du tout réservé pour les fans d’animation ni pour les plus jeunes : il est même passé à Cannes hors catégorie « Film d’animation », pour vous dire ! Un gros, gros, gros coup de cœur.

Bref : ALLEZ VOIR INSIDE OUT. Et si c’est déjà fait, dites-nous votre avis en com ^^

Capture d’écran 2015-04-18 à 19.46.05

10 réflexions sur “Tout un monde dans la tête

  1. J’ai beaucoup aimé le concept mais par contre je n’ai absolument pas accroché au personnage de Riley …. j’avoue que ça m’a un peu embêté pendant tout le film, malgré les personnages dans la tête des gens qui sont super sympas !

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  2. mais si, à la fin, il y a des nouveautés dans le cerveau : une table de commandes plus grande, un bouton « puberté », et Joie parle un peu comme au début « On vit dans le cerveau de Riley, etc… Riley a douze ans. Je vois pas ce qui pourrait arriver. » FIN
    ==> suite !!!

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    • Tu penses ? Franchement ce n’est pas le genre de films à gagner en le transformant en série je trouve… Cela dit c’est vrai qu’en ce moment Disney sont à fond sur les suites, du côtés Pixar y compris. Mais bon je vois mal une suite à Inside Out ^^ On verra bien !

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